I have a dream ....

YVES GOES TO IRONMAN FRANKFURT



samedi 4 juillet 2009

C'est magique !!!!!

28 juin 2009. Il est 03H57. J'ai passé une courte, mais bonne nuit. C'est enfin le jour J.
04h30: Je me dirige vers le restaurant de l'hôtel qui, à ma grande surprise, est déjà fort occupé par des triathlètes venus de tous les coins du monde. Je m'assieds à la table de Fabrizio. On se regarde et on se dit que c'est le jour, notre jour.
J'ai un petit stress, mais du bon stress. Au fait, je ne sais pas du tout ce qui m’attend. Après un bon déjeuner, je retourne vers ma chambre où, entretemps, Muriel était également réveillée.
Une dernière vérification de mon matériel et nous voilà tous, Katja, Fabrizio, Muriel et moi, partis vers le lieu de départ. Il fait encore sombre. Dans les petites ruelles de Nice, je ne vois que des triathlètes qui arrivent par différents chemins et qui vont tous vers la même destination: vers le départ de l'Ironman de Nice 2009.

05h30 :J'essaye de m'orienter vers le parc à vélo où il y a les dernières mises au point à faire. Le temps passe vite et le départ se donnera à 06h30 précise. Pas facile de se faufiler dans cette masse de 2800 triathlètes. Il est 06h00 et il est temps de se diriger vers la plage. Je rencontre Arnaud, qui a passé une très mauvaise nuit et est hyper stressé !!!! Je lui donne les derniers encouragements nécessaires.

La Méditerranée est calme et le soleil se lève. Je regarde devant moi et me concentre sur l'horizon et le lever du soleil. C'est magique. Je me dis: ca y est Yves, c'est ton jour, profites-en et reviens avec cette médaille de finisher.
Le speaker monte le ton d'un cran. Les hélicoptères survolent la mer. La tension monte. A coté de moi il y a un triathlète anglais. On se serre la main et on se fait un clin d’œil !

Boum !!!! Nous nous jetons tous dans l'eau. Ca pousse, ça tire, ça se bouscule, mais cela ne m'effrayait pas car je m'étais préparé à une telle bousculade.
Cela m'énervait plutôt, car je ne pouvais pas nager comme je voulais.
Arrivé à la première bouée (à 1000m), la bousculade est à nouveau intense. De temps en temps, je trouve un petit couloir où je peux nager plus confortablement. Il y a une "sortie Australienne" après 2400m. Je regarde mon chrono et vois mon temps de 45 min. Encore 1400m et un petit calcul rapide me dit que 1h15 est tout à fait réalisable. Encore quelques petites bousculades, mais j'arrive de mieux en mieux à faire attention à ma technique et à bien allonger mes mouvements. Petit-à-petit j'aperçois les bouées par lesquelles nous devons passer pour sortir de l'eau. Ca y est, j'y suis: 3800 m en 1h09 et je ne me sens pas du tout fatigué !
Mon objectif était 1h20, je fais donc 11 min de mieux. Je pars vers la première transition et là je prends mon temps. Peut être un peu de trop…

Dans cette masse de sacs de transition, je récupère rapidement le mien et me dirige vers la tente où je me change et me prépare à 180 kms en vélo. Je pars assez calmement et suis malgré tout très vite à 35 km/h sans pousser fort sur les pédales. Je m'énerve un peu sur mon compteur car je pensais que les indications qu'il me donnait n'étaient pas correctes. Je me sous-estimais un peu, car je roulais plus vite que je ne le pensais. Lors des premiers kms je mange un sandwich. J’essaye d’éviter les gels au début car ils seront bien écœurants, je suppose, vers la fin de la journée.
Kms 21, la première difficulté de la journée. La côte de la Condamine à 10% pendant 750m. Pas trop long, mais un mur quand même. Je la passe assez facilement.

Kms 40, qui vois-je à mes côtés: Jean-Christophe, lui qui m'a lancé dans cette aventure, lui qui m'a fait rêver tant de fois !!! Il m'accompagne pendant quelques kms et prend avec plaisir quelques photos de moi ! Une petite causette, mais par après, concentration sur ma course, car cela va se corser bientôt. Ma moyenne est toujours de plus de 30km/h.

Kms 49, le col de l’Ecre, altitude 1120 m. Une ascension de 21 kms dont le % max sera de 7%. J'attaque la montée avec beaucoup de prudence. J'observe mes pulsations et essaye de ne pas dépasser mon seuil. La montée se passe bien, mais elle se fait quand même sentir dans les jambes. Je mouline bien les jambes et pense déjà à la suite de la journée. A plusieurs reprises, je suis encouragé par d'autres triathlètes qui crient mon nom comme s’ils me connaissaient depuis longtemps. Cela fait du bien et j'adore cette ambiance super sympa ! Le paysage est magnifique, le ciel est bleu et pas un nuage dans les environs. C’est très beau, mais également très chaud …..

Après cette grosse difficulté, il y a encore quelques petits cols avant d’entamer au
Kms 105, le col de Saint Pont, altitude 980m, plus courte mais je commence à sentir les kms dans mes jambes. J'ai un peu faim et j'essaye de manger mon dernier sandwich. Je bois le plus souvent possible et garde bien mes gels énergétiques pour les derniers kms en vélo, avant d’entamer le marathon.

Kms 120. J’ai consulté à plusieurs reprises le parcours vélo et je me souviens bien que c’est le début de la descente. 50 km/h, 55 km/h … je suis prudent, car les routes sont bien belles, mais le danger peut se trouver après chaque tournant.

Kms 140. Je vois au lointain une ambulance et des signaleurs qui font de grands gestes. Je passe à côté de 3 triathlètes couchés au sol et visiblement dans un très mauvais état. Cela me donne les frisons et une raison de plus pour faire super attention !!!!!

Kms 150. Je me retrouve sur le chemin du retour, mais j’ai le vent de face. Il est temps maintenant de ma préparer au marathon. Mes jambes sont lourdes et je n’ai plus de bonnes sensations. Je veux prendre un gel et je constate avec grand étonnement que j’ai perdu tout mes gels ….. Je râle sec et cela me fout un coup au moral !!!!!! Les 30 derniers kms je me fais dépasser par plusieurs autres triathlètes. Je sens que j’ai perdu trop d’énergie et que le marathon ne sera pas facile. Arrivé sur la Promenade Des Anglais, il me reste 5 kms à rouler et je croise Fabrizio qui entame ses premiers kms au marathon et qui est accompagné par Jean-Christophe. Ils m’encouragent dès que j’arrive à leur hauteur. Sur les 2 derniers kms, la foule est présente et cela me donne du courage pour entamer le marathon. Je termine la boucle des 180 kms en 5h49 à une moyenne de plus de 30 km/h.

J’arrive à la zone de transition, les volontaires se chargent immédiatement de mon vélo. Je vais chercher mon sac de transition et me dirige vers la tente où immédiatement on m’apporte de l’eau et une autre personne m’enduit de produit solaire. Je n’ai jamais vu auparavant une organisation aussi professionnelle que celle-ci !

Je pars pour 42,195 kms…..Il y a 31° sur la Promenade. Ma transition se passe bien et je n’ai pas mal aux jambes, mais j’ai pris un coup mentalement. Je longe les gradins et la foule crie et nous encourage. Il y a une ambiance exceptionnelle, mais je sens que je vais avoir TRES difficile !!!!!! Je vois Muriel et Katja qui voient que j’ai le moral au plus bas. Elles m’encouragent. Je leur fait signe que cela ne va plus. Je rencontre Jean-Christophe. Il me dit que je dois obligatoirement prendre un gel tous les 2 ravitaillements. Mon estomac ne pense pas la même chose, mais je m’oblige à suivre son conseil. J’en prends un et j’arrive à l’avaler sans trop de difficultés. Après ma première boucle de 10 kms, il y a un triathlète Français qui me dit la chose suivante : « Yves, prends ton temps, tu ne seras jamais Champion de Monde, mais tes enfants seront tellement fiers de toi ! ». Il me donne des ailes. Avec ces paroles en tête, je me motivais à poursuivre, ce qui était à ce moment, mon calvaire. Le long de la route, je voyais des triathlètes à terre, des triathlètes qui pleurent, etc etc …. La température jouait un rôle important !
Lors de ma 3ième boucle, je savais que j’allais terminer. Difficilement, mais terminer je le ferai ! Sur les 5 derniers kms, Jean-Christophe vient à ma hauteur et me dit de suivre son tempo pour arriver sous les 11h15. J’essaie de m’accrocher comme je peux et j’y arrive. Il me quitte les 2 derniers kms et me crie « savoure ce moment magique, tu es un Ironman !!!! »

Je rentre dans l’allée finale, sur le fameux tapis bleu. Le speaker crie mon nom haut et fort, la foule me tape dans la main. Muriel et Katja sont dans les gradins. C’est exceptionnel ce que je ressens. Je suis heureux et le mot est très faible. Je lève mes bras, je fais un signe de victoire et envoie en direction de mon épouse, Muriel, un signe de remerciement, car sans elle je ne serais jamais arrivé au bout de mon objectif.

Je dépasse la ligne d’arrivée en 11h14 et reçois la médaille d’Ironman. La médaille que j’attends depuis tellement longtemps.




Merci Muriel, merci mes enfants. Je peux enfin le dire : Je suis un IRONMAN !


Ma vidéo: http://www.youtube.com/watch?v=--bNx_cY3Ow

5 commentaires:

JF a dit…

Tout est dit ! C'est magnifique ! C'est fabuleux ! You did it !
Félicitations !!!
Merci de nous avoir fait vibrer tout au long de ton aventure... et vivement le prochain ;)
D'ici là, repose-toi bien !

Olivier a dit…

T'es un king Yves! Quelle détemination exemplaire !
Bravo!

Jicé a dit…

Bienvenue au club mec !!!
Chapeau pour ta préparation et pour ta gestion de course !

Et bravo pour la tenue de ce blog pendant toute cette aventure niçoise !

Ton prochain IM, faut qu'on s'arrange pour le courir ensemble !

Haristobald a dit…

Super Yves,
Le résumé est très bien fait.
Félicitation.

Martin

Anonyme a dit…

Hep bravo et quel courage ! Si je peux te conseiller par experience privilegie les barres et gels bios, plus sain et tout autant efficaces, tu peux en trouver sur http://www.biofamily.fr/SPORT.html ! Teste lors de tes entrainements et tu verras tu ne seras pas deçu :p